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Birmanie, le soutien du SPF se poursuit

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Dès le 28 mars, les habitants se sont organisés pour venir en aide aux victimes © Sai Aung MAIN / AFP)

Le 28 mars 2025, un puissant séisme de magnitude 7,7 a frappé le centre de la Birmanie (Myanmar), avec un épicentre situé dans la région de Mandalay. Pour répondre à cette urgence, le Secours populaire français a mobilisé l’ensemble de son réseau de partenaires en Asie, notamment dans les pays limitrophes afin de déterminer les meilleures conditions d’agir sur la zone… Rencontre avec Soe San membre de l’INEB (International Network of Engaged Buddhists), association thaïlandaise partenaire du Secours populaire.

Quelques semaines après ce terrible tremblement de terre, comment les victimes organisent-elles leur vie ?

De nombreux survivants du tremblement de terre au Myanmar continuent de vivre dans des conditions extrêmement difficiles. Les familles déplacées s’abritent actuellement sous des tentes d’urgence, des camps de fortune, des centres sportifs, le long des routes ou dans des champs. Ces lieux ne sont ni sûrs ni durables, d’autant plus que nous entrons maintenant dans la période la plus chaude de l’année, avec des températures qui vont devenir insupportables pendant la journée. Pour aggraver les choses, la saison des pluies a déjà commencé dans certaines régions, ce qui complique encore les conditions de vie et augmente les risques sanitaires. La plupart des survivants ont encore besoin d’être soutenus. L’implication des donateurs locaux et internationaux est toujours nécessaire notamment pour répondre aux besoins quotidiens des sinistrés, en particulier pour la nourriture, l’eau et les produits de première nécessité. Au-delà des difficultés physiques, les difficultés psychologiques sont lourdes. Beaucoup de personnes ont perdu des membres de leur famille et les sentiments d’insécurité sont très présents. Les traumatismes psychologiques sont importants et nous manquons de soutien psychosocial, en particulier pour les femmes, les enfants et les personnes qui ont été blessées ou ont perdu des membres dans la catastrophe. Leur rétablissement nécessitera non seulement une aide d’urgence et un accompagnement immédiat mais aussi des soins durables.

Quelle aide apportez-vous aux familles ?

L’International Network of Engaged Buddhists (INEB) et ses partenaires ont fourni une aide humanitaire directe dans plusieurs régions. Il s’agit notamment de colis alimentaires, d’eau potable, d’articles de cuisine essentiels et d’articles d’hygiène tels que des serviettes hygiéniques et des kits de toilette. Nous avons également distribué des médicaments, fourni un soutien pour les traitements médicaux d’urgence, des moustiquaires et des répulsifs, et aidé à établir des abris temporaires. Dans certains cas, nous avons également fourni un modeste soutien financier à des familles pour qu’elles puissent faire face à des achats immédiats. Notre objectif a été d’apporter une aide d’urgence mais également de réfléchir à une reprise des activités à plus long terme.

Les distributions se font-elles toujours par le biais du réseau des monastères ?

Oui, nous continuons à travailler en étroite collaboration avec un réseau de bénévoles, de moines et de nonnes locaux pour nous assurer que l’aide parvient directement et sans délai aux familles touchées. Ces réseaux de confiance que nous connaissons bien ont joué un rôle essentiel dans la coordination et l’acheminement des secours, en particulier dans les zones reculées où l’accès est limité. Les monastères restent des lieux essentiels pour coordonner les activités de solidarité.

Continuez-vous à fournir un abri temporaire aux familles ?

Oui, nous continuons à fournir des matériaux d’abri temporaire et un soutien au logement d’urgence. En même temps, nous prévoyons de commencer la construction de structures plus durables et pérennes. Nous travaillons actuellement au défrichement et à la recherche de terrains pour construire de futurs bâtiments. Avec la mousson qui approche à grands pas, le besoin d’abris d’urgence supplémentaires est impératif, et nous en faisons une priorité parallèlement à nos efforts de reconstruction à plus long terme.

Quels sont vos projets pour les semaines à venir ?

Au cours des prochaines semaines, l’un des membres de l’INEB se rendra dans les zones touchées pour rencontrer directement les communautés, écouter leurs besoins et évaluer les projets. Nous échelonnons soigneusement notre soutien, tant pour des raisons de sécurité que pour assurer l’efficacité dans un environnement en évolution rapide. Nous restons en contact étroit avec les dirigeants monastiques et les dirigeants des communautés locales pour coordonner nos efforts et donner la priorité à la transparence, à la sécurité et à la sensibilité culturelle. L’un de nos principaux objectifs est d’établir un centre de soins et de prise en charge des traumatismes dans un monastère local. Ce centre offrira un soutien psychologique aux victimes de la catastrophe, pour les aider à reprendre pied. Nous pensons que les soutiens physique et psychologique doivent être conduits en même temps.

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