Au Mexique, 160 femmes retrouvent une activité

Mis à jour le par Anne-Marie Cousin
Grâce à l'aide du SPF, les femmes de la communauté de Buena Vista disposent d'un nouveau four et peuvent fabriquer des tortillas.

Une mission du SPF s’est rendue du 16 au 23 septembre dans la région d’Oaxaca, un an après le séisme qui a détruit une partie du Mexique. Sur place, elle a rencontré les 160 femmes que soutient l'association et qui retravaillent.

« Grâce à l’association Nääwxiim et au Secours populaire, je peux à nouveau gagner ma vie car je dispose d’un four pour subvenir aux besoins de ma famille. Il y a un an je perdais tout, ma maison et mon outil de travail. » raconte Johannita Rodriguez, 46 ans, mère de 3 enfants et habitant dans la communauté de Buena Vista dans la région d’Oaxaca. Son témoignage a été recueilli par les membres de la mission d’évaluation du Secours populaire français qui s’est rendue au Mexique du 16 au 23 septembre. Comme elle, les 160 femmes indigènes mixes et huave se souviennent encore du 7 septembre 2017. Ce jour là, un séisme d’une magnitude de 8,2 sur l’échelle de Richter touche le Mexique. Dix jours après un second tremblement de terre secoue à nouveau le sud du pays. Plus de 5 000 répliques sismiques sont alors enregistrées et cela jusqu’au 30 septembre. Durant la même période de fortes pluies s’abattent sur la région, à cause des ouragans Irma et Harvey. Au total on recense 350 morts et des milliers de sans-abris, avec des dégâts considérables. Alors que l’essentiel de l’aide internationale se concentre sur la capitale, Mexico le Secours populaire et le Centre pour le droit des femmes Nääxwiim son partenaire sur place faisaient le choix de venir en aide aux populations indigènes de l’isthme de Tehuantepec dans la région d’Oaxaca, situées au sud du pays.

Fabrication de totopos et de huipiles

Aujourd’hui le programme de post-urgence, est essentiellement consacré à une aide matérielle. Ainsi 110 productrices de totopos (chips de maïs), 10 productrices de tortillas (galettes de maïs faites à la main), 30 femmes qui confectionnent des huipiles (vestes brodées) et 10 éleveuses sont aidées. Ce projet concerne actuellement les localités suivantes : Buena Vista, Piedra Blanca, Zarzal, San Mateo del Mar et Nuevo Progreso. L’achat de matières premières (bois, farine, chaux), de métiers à tisser, de tissus, de doublures, d’animaux d’élevage et la reconstruction des fours leur ont permis de reprendre une activité économique. En effet, dans cette région les hommes travaillent généralement dans les champs de tabac ou bien s’exilent à Mexico dans l’espoir d’améliorer le quotidien de leur famille. Quant aux femmes elles restent dans les villages avec les enfants et complètent leurs revenus en vendant des huipiles, en confectionnant des totopos, des galettes de maïs ou en élevant des moutons.

Un retour à la vie normale

« Après avoir apporté un soutien matériel et organisé une aide d’urgence il y a un an, avec la distribution de 2 tonnes de marchandises pour des cantines communautaires dans différentes localités extrêmement isolées, nous avons souhaité mettre en place un programme de soutien auprès des femmes chefs de famille et leur permettre d’avoir à nouveau une activité économique, essentielle pour leur survie. » explique Olga Alvarez, chef de projet au SPF. Aujourd’hui, même si les stigmates et les blessures de cette catastrophe restent encore visibles, notamment dans ces zones reculées et isolées, le retour à une vie normale devient réel. Grâce au travail mené conjointement par le Secours populaire français et le Centre pour le droit des femmes Nääaxwiim, 800 personnes soit 160 familles ont retrouvé une autonomie économique. Lors de cette seconde mission au Mexique, outre les visites et rencontres officielles un état des lieux sur les actions a été fait. Certes la situation des femmes soutenues par le Secours populaire est bien meilleure qu’il y a un an, néanmoins il n’en demeure pas moins que la pérennité de ce programme reste fragile, d’où la nécessité de poursuivre la recherche de financements. Et même si les femmes sont au coeur de ce projet, les enfants ne sont pas oubliés. L’an dernier les Pères Noël vert ont offert des friandises aux enfants des communautés villageoises.

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