Émanciper

  • Education

Quand les portes de l’école s’ouvrent à la solidarité

Mis à jour le par Olivier Vilain
Les bénévoles mènent de nombreuses actions dans les écoles

Pour cultiver la solidarité, les bénévoles du Secours populaire vont dans les écoles. Les portes des établissements scolaires leurs sont ouvertes grâce à son statut d’« association éducative complémentaire de l'enseignement public », dont l’association bénéficie depuis l’an 2000. Son agrément vient d’être renouvelé pour une période de 5 ans.

Cet agrément est « une façon de faire reconnaitre nos activités d’éducation informelle auprès de l’Éducation nationale, explique Céline Alèbe, chargée du développement de copain du Monde, le mouvement de jeunesse du Secours populaire. C’est une garantie de notre sérieux en matière de sensibilisation sur des sujets comme la solidarité internationale ou les droits de l’enfant. On apporte des éléments concrets aux enseignants pour travailler sur la conscience qu’ont les enfants du monde qui les entoure. »

« La solidarité internationale est un thème qui résonne parmi les élèves, confirme Véronique Grégoire, co-référente copain du Monde dans le Rhône. Ils sont sensibles à ce qui se passe autour d’eux, en général, et à l’étranger en particulier. Lorsque nous présentons les programmes que nous menons hors de France, ils ont plein de questions spontanées. »

La Journée de l’eau en ligne de mire

Dans ce département, les bénévoles présentent les quatre pays avec lesquels ils entretiennent des liens – la Géorgie, la Palestine, la République du Congo et le Vietnam. Dans ce dernier pays, ils mènent depuis des années des programmes d’adduction d’eau dans plusieurs villages. « Notre objectif est de présenter aux enfants ce programme afin qu’ils aient envie d’y contribuer, par des collectes ou autre, d’ici à la journée mondiale de l’eau, le 22 mars », explique pour sa part Denis Combet, l’autre co-référent copain du Monde sur place.

Les thèmes abordés sont très larges. Lors du confinement du printemps 2020, les bénévoles de Dijon ont sensibilisé les écoliers aux gestes barrières pour lutter contre le Sars-Cov2. Ou, en Bretagne, chaque année, des milliers d’enfants participent à un grand cross destiné à collecter des jouets pour garnir la hotte du Père Noël vert.

Les lutins du Père Noël vert

À Noël dernier, les enfants de Rennes ont en plus collecté des jouets, neufs ou pas, « dans l’état dans lequel ils auraient aimé le recevoir », car cela favorise le réemploi d’objets, dans l’optique de réduire l’empreinte de l’activité humaine sur l’environnement, « mais aussi parce que cela permettait à chaque enfant de participer », précise Elise Lepage, responsable locale de copain du Monde.

Pour cette opération, douze copains du Monde, âgés de 7 à 15 ans, ont créé un kit pédagogique pour les écoles, une affiche à apposer dans les classes, une fiche projet et une vidéo pour présenter le mouvement copain du Monde, les Pères Noël verts et expliquer la collecte à venir.

Une nouvelle confiance en eux

Au total, 40 écoles ont participé. Résultat ? Les petits bénévoles ont réunis 6 camions de 20 mètres cubes. « Nous avons pu distribuer un flot de cadeaux », relève Elise : auprès de 360 enfants vivant dans des quartiers populaires de Rennes, 120 autres hébergés avec leur mère dans un foyer destiné à mettre à l’abri des victimes de violences familiales, ainsi qu’une soixantaine d’enfants vivant dans des villages et dont les parents sont souvent des agriculteurs en grande précarité.

Les retours en provenance des petits bénévoles sont très positifs, mais qu’est-ce qu’une action pareille apporte aux élèves ? « Ils ont été très réceptifs à notre présentation des inégalités », indique Elise. « Ils ont appris à prendre la parole en public, à donner leur avis, à participer à un projet collectif. Cette confiance acquise à travers cette collecte leur sert ensuite, y compris à l’école. »

Thématiques d’action

Mots-clefs