À Annonay, les bénévoles n’ont plus de local

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Les locaux du comité d'Annonay ne peuvent plus accueillir les 300 familles habituellement aidées.©SPF07

Les 16 et 17 octobre dernier, Annonay a connu des inondations historiques après un épisode cévenol d’une rare intensité. Un centre-ville dévasté et une population encore sous le choc. Aujourd'hui le comité du Secours populaire est fermé et ne peut plus accueillir les 300 familles habituellement aidées. Françoise Giroux, secrétaire générale du comité revient sur ce drame et sur ses conséquences pour l’association.

Selon Météo France, ce sont sept fois plus de précipitations que dhabitude qui se sont déversées à Annonay depuis le début du mois doctobre, dont la moitié en deux jours, les 16 et 17 octobre. Pouvez-vous nous raconter comment les choses se sont passées?

Nous avons tous été pris de court. En l’espace de deux heures à peine nous nous sommes retrouvés complètement sous l’eau. On n’a rien compris, ça s’est passé très vite. À 9 heures du matin, il n’y avait rien. À 10 heures, c’était tout inondé, il y avait 2 mètres de haut. La ville s’est retrouvée immédiatement sous l’eau. C’est monté très vite, Des pluies diluviennes ont entraîné la crue de deux rivières qui traversent la ville, la Cance et la Deûme. Des véhicules stationnés dans les rues ont été emportés par la force du courant. Quand on se promène aujourd’hui dans la ville, l’eau s’est retirée mais les dégâts sont visibles. C’est une véritable désolation. La municipalité attend la déclaration de catastrophe naturelle, ce qui permettra de déclencher les procédures auprès des assurances. La mairie annonce un montant de 8 millions d’euros de dégâts. Nous savons qu’il va falloir du temps pour que la vie reprenne son cours normal.

Le comité du Secours populaire qui accueille 300 familles est donc fermé. Quelles sont principales difficultés rencontrées aujourd’hui?

L’intérieur des locaux du Secours populaire est totalement dévasté, il a fallu évacuer très vite et dans l’urgence. Nous avons tellement été pris de court que nous n’avons pas pensé à prendre nos dossiers, ni à sauver notre ordinateur. Notre véhicule qui nous sert habituellement aux ramasses et à nous rendre chez des particuliers pour récupérer du mobilier est hors d’usage. Nous avons quand même pu sauver une partie de notre stock alimentaire, malheureusement notre distribution alimentaire de cette semaine n’a pu avoir lieu. Nous espérons pouvoir la faire la semaine prochaine. Les familles ont besoin de nous.

Ne plus avoir de local pour accueillir le public est notre problème numéro un. La municipalité nous mettait à disposition un local de 400 m2 qui nous permettait de stocker, de recevoir les familles, d’avoir un vestiaire, un lieu de réparation de jouets et des bureaux pour nos bénévoles. Aujourd’hui, elle nous propose d’être provisoirement hébergé dans une partie du local du club de canoë kayak d’Annonay, ce qui va nous permettre de reprendre nos activités dès la semaine prochaine.

Comment allez-vous vous organiser pour poursuivre vos actions dans les semaines à venir?

Nous allons devoir trouver un local, pour cela nous comptons sur la mairie, même si nous savons que nous n’aurons pas un local aussi grand. Mais un lieu qui nous permettra de recevoir les familles et faire nos distributions sera suffisant. Par ailleurs, le premier état des lieux effectué par la protection civile et les pompiers nous font craindre qu’un retour dans le lieu actuel est peu probable. Nous allons nous appuyer sur la solidarité qui se manifeste déjà, notamment par d’autres structures comme Active emploi qui va nous prêter son véhicule pour continuer nos ramasses. La fédération va également nous apporter son aide. Le comité de Tournon a aussi répondu présent et va nous mettre des glacières à disposition pour conserver certains produits. Le national va nous envoyer des matelas offerts par les comités nationaux olympiques et paralympiques récupérés des Jeux olympiques, des absorbeurs d’humidité et du matériel de nettoyage. Grâce à cette chaîne de solidarité qui se met en place nous espérons pouvoir poursuivre notre accompagnement auprès des 300 familles que nous aidons tout au long de l’année.

Les familles qui sont suivies par le Secours populaire ont-elles été touchées par les inondations? Vont-elles recevoir une aide particulière?

Non, fort heureusement, c’est essentiellement le centre-ville et les commerces qui ont été touchés. Les quartiers populaires se situent principalement sur les hauteurs d’Annonay, qui ont été épargnées. En revanche, nous avons identifié des familles de la ville de Limony, située à 20 minutes d’Annonay, qu’il va falloir aider. Leur situation est difficile et nous allons les rencontrer. Je pense que des questions d’assurances vont notamment se poser pour certaines personnes en difficulté.

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