A Montauban les derniers de cordée prennent la parole

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Un geste qui en dit long

Les mots pour le dire

Dans le cadre du débat national organisé par le gouvernement selon les vœux du Président de la République, le Secours populaire a organisé une consultation sous forme de cahiers de doléances en direction des familles qu’il accueille. Nous en avons extrait les passages qui nous semblent les plus représentatifs du ressenti, des besoins et des colères exprimées par ces citoyens modestes. En voici une restitution partielle.

Alain. La cinquantaine. Titulaire AHH. Sans emploi. 1 fille. « Pour moi, il n’y a pas de lendemain. Je vis au jour le jour. »

Christophe. La quarantaine. Handicapé. Célibataire. « En général je ne mange qu’une fois par jour. Nous les handicapés, on se sent abandonné par l’Etat. Heureusement qu’il y a le Secours populaire. Demain, je ne sais pas où on sera. »

Priscilla. La trentaine. Mari avec bas salaire. 2 enfants. « Dès le lendemain où on reçoit la paye on est à découvert. Je ressens de la peine, de la frustration, de la colère, de la haine. On ne peut même pas emmener nos enfants au Mac do alors que mon mari travaille. J’ai peur pour nos retraites mais surtout pour nos enfants. Pendant qu’on taxe les plus démunis, les plus riches s’enrichissent. Stop à ce gouvernement de merde. »

Catherine. Environ 30 ans. 600 €/mois. 2 enfants. « Si mes enfants n’étaient pas là, il y a longtemps que je ne serais plus de ce monde. »

Cindy. Environ 25 ans. Serveuse et femme de ménage. Conjoint chômage et petits boulots. « Après le 5 du mois, c’est la galère. J’ai la rage de ne pouvoir subvenir aux besoins de mes enfants. »

Virginie. La trentaine. Chômeuse. Mari chômeur. « AVEC 850 € de RSA, une fois que j’ai payé mes factures, il me reste 100 € pour finir le mois. La vie est très dure. Mes enfants ne comprennent pas que je ne peux pas leur offrir de loisirs. »

Anonyme. « J’ai 57 ans et je vais au Secours populaire pour survivre. J’en ai ras le bol ! A part le suicide, que me reste-t-il ? »

Anonyme. « Mes enfants et moi ne vivons pas, nous survivons ! »

Anonyme. « Nous sommes à découvert le 6 du mois. Sans la solidarité, on ne pourrait pas vivre dans ce pays ! »

Anonyme. « Je m’en sors grâce au Secours populaire. »

Anonyme. « Je crois que le devoir de nos enfants va être de descendre dans la rue pour dire « Stop à l’engraissement des riches ! »

Anonyme. « Je suis découragé. Je n’arrive pas à payer mes factures d’eau. J’ai les huissiers sur le dos. Je n’en dors plus ! «