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Baromètre ISPSOS pauvreté-précarité : les vies derrière les chiffres

Mis à jour le
Pauvreté en milieu rural : la famille de Laetitia et de son mari possède une ferme près de Dinan.Pour nourrir leur 5 enfants, ils font appel au comité de Dinan qui leur a aussi fourni un ordinateur pour la scolarité de leurs enfants qui, loin des services publics, remplit aussi son office.
A la ferme © Jean-Marie Rayapen/SPF

Ce jeudi 12 septembre, le Secours populaire français lance sa campagne « pauvreté-précarité » et dévoile son baromètre réalisé avec l’IPSOS. A cette occasion, une conférence de presse s’est tenue le 12 septembre à 10h30 au centre culturel de Mayet. Un focus a été fait sur la pauvreté en milieu rural avec des témoignages de personnes aidées et de bénévoles.

La pauvreté et la précarité s’enracinent dans notre pays

62% des Français ont déjà ou risquent de basculer dans la pauvreté (+4%). Cela concerne par exemple les femmes seules avec enfants, les retraités avec des petites pensions, les étudiants mais aussi ceux qui fuit la guerre, la misère ou les catastrophes climatiques et cherchent à trouver refuge chez nous. N’oublions pas que 2300 enfants ont fait leur rentrée scolaire en dormant à la rue !

Dans les zones rurales, la situation est particulièrement préoccupante et de nombreuses personnes se privent de plus en plus :

Concert lors de la permanence d'accueil du Secours populaire à Coudrecieux le 5 avril 2024
Concert lors de la permanence d’accueil du Secours populaire à Coudrecieux le 5 avril 2024

Le SMIC est de moins en moins un bouclier face à la pauvreté

Les Français perçoivent le seuil de pauvreté à 1396€ soit à 2€ du montant du SMIC. On peut travailler, y compris à temps plein, et être menacé par la pauvreté.

Cela implique qu’une part considérable de la population subit les conséquences de la pauvreté :

Le Solidaribus, antenne mobile du Secours populaire qui dessert 5 communes de l’Est du département.

Derrière les chiffres, des parcours de vie

Au-delà de dévoiler les résultats du baromètre IPSOS, l’objectif de le conférence de presse était de mettre en lumière les parcours et le courage des personnes en situation de pauvreté et de précarité.

Je suis tombée malade en juin 2021 de la fibromyalgie (douleurs musculaires/ articulaires permanentes), ce qui m’empêche de travailler. J’ai également des allergies alimentaires, ce qui rend les courses très couteuses. Je me suis donc tournée vers le Secours populaire de La Flèche pour des colis alimentaires, qui me permettent aujourd’hui d’économiser pour m’acheter les aliments spécifiques dont j’ai besoin.

Tatiana, La Flèche

Plus jeune, quand j’étais enfant, mes parents n’avaient pas assez d’argent pour se nourrir. Ils se sont donc tournés vers le Secours populaire. Aujourd’hui, avec ma copine (Tatiana), c’est toujours difficile de joindre les deux bouts. Grâce aux colis alimentaires, nous pouvons nous procurer les aliments spécifiques de Tatiana et également faire quelques activités à côtés. C’était impossible auparavant.

Maxime, La Flèche
Maxime et Tatiana, aidés par le comité de La Flèche et récemment devenus bénévoles.

Il y a 19 ans, j’ai été licencié. Au vu de la spécificité de mon métier, je n’ai malheureusement jamais réussi à retrouver un travail dans cette profession. Je n’ai jamais baissé les bras : j’ai réalisé 5 formations à pôle emploi et repassé un bac pro. Cependant, les entreprises ne m’ont jamais retenu car je n’avais pas d’expérience. J’ai enchainé les contrats courts mais ça ne suffit pas pour vivre. On tombe, mais on comprend la vie.

Hervé, Mayet

C’est une assistante sociale qui m’a conseillé de venir au Secours populaire. J’étais très réticente, j’avais honte de demander de l’aide. J’ai un handicap qui me donne des douleurs aux jambes. Avec ma petite retraite et mon mari qui a été licencié, c’est trop difficile de subvenir à nos besoins. J’ai dû demander de l’aide à ma mère qui a 83 ans.

Martine, Le Mans

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