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Baromètre ISPSOS pauvreté-précarité : les vies derrière les chiffres

Ce jeudi 12 septembre, le Secours populaire français lance sa campagne « pauvreté-précarité » et dévoile son baromètre réalisé avec l’IPSOS. A cette occasion, une conférence de presse s’est tenue le 12 septembre à 10h30 au centre culturel de Mayet. Un focus a été fait sur la pauvreté en milieu rural avec des témoignages de personnes aidées et de bénévoles.
La pauvreté et la précarité s’enracinent dans notre pays
62% des Français ont déjà ou risquent de basculer dans la pauvreté (+4%). Cela concerne par exemple les femmes seules avec enfants, les retraités avec des petites pensions, les étudiants mais aussi ceux qui fuit la guerre, la misère ou les catastrophes climatiques et cherchent à trouver refuge chez nous. N’oublions pas que 2300 enfants ont fait leur rentrée scolaire en dormant à la rue !
Dans les zones rurales, la situation est particulièrement préoccupante et de nombreuses personnes se privent de plus en plus :
- 57% rencontrent des difficultés à partir en vacances contre 48% en moyenne
- 44% rencontrent des difficultés à payer leur loyer contre 38% en moyenne
- 44% rencontrent accèdent difficilement aux services de santé contre 34% en moyenne
- 40% rencontrent des difficultés à s’équiper en matériel numérique contre 33% en moyenne

Le SMIC est de moins en moins un bouclier face à la pauvreté
Les Français perçoivent le seuil de pauvreté à 1396€ soit à 2€ du montant du SMIC. On peut travailler, y compris à temps plein, et être menacé par la pauvreté.
Cela implique qu’une part considérable de la population subit les conséquences de la pauvreté :
- 47% des Français n’arrivent pas à payer l’énergie
- 30% des Français renoncent à se procurer une alimentation saine

Derrière les chiffres, des parcours de vie
Au-delà de dévoiler les résultats du baromètre IPSOS, l’objectif de le conférence de presse était de mettre en lumière les parcours et le courage des personnes en situation de pauvreté et de précarité.
Je suis tombée malade en juin 2021 de la fibromyalgie (douleurs musculaires/ articulaires permanentes), ce qui m’empêche de travailler. J’ai également des allergies alimentaires, ce qui rend les courses très couteuses. Je me suis donc tournée vers le Secours populaire de La Flèche pour des colis alimentaires, qui me permettent aujourd’hui d’économiser pour m’acheter les aliments spécifiques dont j’ai besoin.
Tatiana, La Flèche
Plus jeune, quand j’étais enfant, mes parents n’avaient pas assez d’argent pour se nourrir. Ils se sont donc tournés vers le Secours populaire. Aujourd’hui, avec ma copine (Tatiana), c’est toujours difficile de joindre les deux bouts. Grâce aux colis alimentaires, nous pouvons nous procurer les aliments spécifiques de Tatiana et également faire quelques activités à côtés. C’était impossible auparavant.
Maxime, La Flèche

Il y a 19 ans, j’ai été licencié. Au vu de la spécificité de mon métier, je n’ai malheureusement jamais réussi à retrouver un travail dans cette profession. Je n’ai jamais baissé les bras : j’ai réalisé 5 formations à pôle emploi et repassé un bac pro. Cependant, les entreprises ne m’ont jamais retenu car je n’avais pas d’expérience. J’ai enchainé les contrats courts mais ça ne suffit pas pour vivre. On tombe, mais on comprend la vie.
Hervé, Mayet
C’est une assistante sociale qui m’a conseillé de venir au Secours populaire. J’étais très réticente, j’avais honte de demander de l’aide. J’ai un handicap qui me donne des douleurs aux jambes. Avec ma petite retraite et mon mari qui a été licencié, c’est trop difficile de subvenir à nos besoins. J’ai dû demander de l’aide à ma mère qui a 83 ans.
Martine, Le Mans