Quel impact de la crise sanitaire sur la précarité en France ?

Mis à jour le

La nouvelle édition du baromètre IPSOS / Secours populaire fait le constat de l’aggravation de la précarité en France suite à la crise sanitaire et sociale sans précédent de ces derniers mois. 

– La crise sanitaire a touché le portefeuille des français. Un tiers d’entre eux déclare avoir subi une perte de revenus. Depuis le début de la crise sanitaire, le SPF a fourni une aide alimentaire à 1 270 000 personnes, dont 45 % n’avaient jamais franchi la porte du Secours populaire. 
Selon le baromètre, une personne seule est pauvre si son revenu est inférieur à 1228€ net. Ce seuil subjectif de pauvreté vient donc de dépasser le Smic mensuel, 1219€ net, et creuse désormais un écart de 165 € au-dessus du seuil officiel de pauvreté défini par l’Insee.
Cette crise a vu apparaître de nouveaux visages de la précarité, en raison du chômage partiel, l’arrêt de missions d’intérim et des emplois étudiants entre autres, même si les dispositifs mis en place ont servi d’amortisseurs, mais parfois trop tard.
 
 – 57 % des français ne sont pas partis en vacances cet été, 1 sur 4 pour des raisons financières. Tout autant craignent de basculer dans la pauvreté ou ont déjà envisagé une situation de pauvreté, un chiffre en hausse de 3 points par rapport à 2019. 
 
 – Outre l’alimentation, la pandémie a aggravé d’autres effets de la pauvreté. Ainsi, 44 % des parents estiment que leurs enfants ont pris du retard à l’école depuis le début de la crise, retard encore plus difficilement rattrapable voire impossible pour les plus fragiles sachant que près d’un quart de la population ne possède pas d’équipement informatique et qu’une personne sur 5 ne dispose pas d’abonnement internet. 
 
 – La solidarité se propage car plus des deux tiers des personnes interrogées se disent prêtes à s’impliquer personnellement auprès des personnes confrontées à la pauvreté, en particulier chez 78 % des 16-24 ans. Cette volonté d’être solidaire croit envers les personnes âgées ou en difficulté dans son voisinage. Elan de solidarité en partie matérialisé par l’arrivée d’un grand nombre de bénévoles. 
 
Par Françoise Delahaye, secrétaire départementale