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  • Engagement solidaire

Le congrès national du Secours populaire français s’est déroulé du 17 au 19 novembre à Strasbourg, sur la thématique «Ensemble engagés pour un monde plus juste et plus solidaire».

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Ce 39ème congrès national du Secours populaire français réunissait au Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg, 1000 congressistes, 300 invités et 160 représentants d’associations partenaires du Secours populaire en Europe, dans le monde, en Outre-mer et 75 enfants de « Copain du Monde » .

Tous les deux ans, le Secours populaire rassemble ses délégués afin de faire le bilan de l’activité de l’association, élire ses dirigeants et définir de nouvelles grandes orientations. Les congrès nationaux sont l’aboutissement des travaux de plusieurs centaines d’assemblées générales tenues dans 662 comités locaux, et de congrès départementaux, dans les 98 fédérations du Secours populaire.

4 délégués de la Fédération du Cher participaient à ce congrès, désignés lors du dernier congrès départemental du Cher à La Guerche.

Les travaux : Vendredi 17 novembre / Après-midi : séance plénière, rapport moral et d’orientation, rapport d’activité et rapport de politique financière. Samedi 18 novembre / Matin : travaux en ruches (identification des différentes formes d’engagement, questionnement sur les pratiques, propositions d’actions ou modes de faire nouveaux) – Après-midi : cafés populaires, temps de partage d’expériences et de pratiques sur l’engagement. Dimanche 19 novembre / Matin : retour sur les travaux du samedi, votes et élections.

Henriette Steinberg, Secrétaire générale nationale, dans son discours d’introduction, a rappelé avec force l’identité de notre association : « Nous ne sommes pas une succursale de la puissance publique pour faire ce qu’elle ne fait pas (…) nous ne jouerons pas un rôle de supplétif ». Elle a souligné l’aggravation de la précarité, le fait que les salaires ne permettent plus à certaines personnes de subvenir à leurs besoins fondamentaux. Dans le même temps, l’économie sociale et solidaire prétend gérer la situation, le Secours populaire devenant un auxiliaire : « Cela, nous ne l’acceptons pas, nous garderons notre indépendance !  Nous laissons à d’autres ce qui concerne les causes ».

Elle a souligné que l’accès aux droits constitue la porte d’entrée au Secours populaire ; que nous, bénévoles, devons être à l’écoute et accorder des aides inconditionnelles : nous n’avons pas à trier. Nous devons sortir les enfants de la rue et pour cela renforcer notre projet éducatif, favoriser l’accès à la culture, aux vacances, au sport, développer Copains du Monde.

Elle a conclu sur la terrible phrase de Gramsci : « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Le rôle du Secours populaire est alors de peser sur les conséquences des drames.

A sa suite Thierry Robert, Secrétaire national, a regretté que l’aide alimentaire prenne une place de plus en plus importante, au détriment de l’accès aux droits (emploi, culture, vacances, sport…). Nous devons avoir pour objectifs de lutter contre les « zones blanches » (celles où nous sommes absents), de tenir l’engagement pris lors du Congrès de Perpignan de consacrer 20% de nos ressources pour nos actions à l’international, de lutter contre la privatisation à marche forcée des opérations de solidarité.

En résumé, au terme de travaux au cours desquels les bénévoles ont pu avoir des échanges stimulants, ce Congrès a jeté un regard réaliste sur le monde actuel, dans lequel les difficultés, pour ne pas dire plus, s’accroissent. Cependant, celles-ci doivent nous inciter à ne pas relâcher nos efforts, à imaginer de nouvelles pratiques, dans la cohésion et dans le souci de préserver notre modèle.

Merci à nos représentants bénévoles qui ont participé à ces travaux pour faire vivre la solidarité en France et dans le monde et à Jacques pour ce compte-rendu.

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