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Montreuil, un printemps solidaire pour les étudiants

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Aide aux étudiants à Montreuil

 Cette longue pandémie a terriblement pesé sur les étudiants, particulièrement ceux qui sont loin de leur famille. Les colis distribués par la toute jeune antenne du Secours Populaire à Montreuil depuis février 2021, sont une première étape dans la mise en place de relations entre bénévoles et bénéficiaires, qui tissent entre eux un lien salutaire de solidarité.

 

  L’antenne montreuilloise, née à l’initiative de trois amies en février 2021, a rapidement compté une trentaine de bénévoles, issus de leur cercle de connaissances et de personnes inscrites auprès de la Fédération de Seine-Saint-Denis et qui n’attendaient qu’une occasion pour s’engager. Tous partagent l’envie d’agir, vite, auprès des étudiants habitant la ville.
Les premiers contacts établis avec les trois résidences étudiantes de Arpej, puis avec celle de  Cardinal Campus, permettent d’adresser à plus de 400 résidents l’information sur les distributions de produits  alimentaires et d’hygiène. Plus de trente jeunes sont inscrits, parmi lesquels Baara et Lydia. Comme la plupart des bénéficiaires, elles sont seules en France et ont vécu douloureusement le confinement. « J’étais en stage pour mon master d’électronique, explique Baara. Avec le confinement j’ai dû prendre le matériel chez moi et résoudre seule tous les problèmes, sans soutien moral, sans aide de l’équipe. Il n’y avait pas d’échange non plus avec les autres jeunes de la résidence. » Elle sort de cette période presque étonnée de sa capacité à avoir fait front : « cette situation m’a appris à être autonome, déterminée, plus forte ». 

« Grâce aux colis je ne dépense pratiquement rien pour manger. » 

Lydia a elle aussi réussi à faire face à ce long isolement, grâce aux communications téléphoniques avec sa famille. A l’issue du premier confinement, des liens ont parfois pu se nouer dans les résidences, d’une chambre à l’autre.  Ils ne remplacent pas les cours en présentiel, les sorties entre amis et, surtout, les petits boulots qui permettent de garder un minimum d’autonomie. Lydia faisait 12 heures comme équipière en restauration. Elle est depuis un an au chômage partiel. Une fois soustraits le loyer et les autres charges, il reste à peine 100 euros pour toutes les autres dépenses. Lorsqu’elle apprend la possibilité de bénéficier des colis distribués par le Secours Populaire, elle n’hésite pas. 

Baara connait une situation encore plus tendue. Malgré bien des restrictions, ses indemnités de stage sont épuisées fin 2020. « En janvier 2021 je me suis retrouvée avec 100 euros sur mon compte. Comment vivre ? Comment payer mon loyer ? J’étais horriblement stressée, au point de ne pas pouvoir manger. Mes parents attendent de moi que je réussisse. Je ne pouvais en parler à personne ! J’ai contacté la résidence pour annuler le prélèvement. » Depuis Baara a trouvé un petit revenu avec une garde d’enfant et un étalement de sa dette de loyer sur les mois à venir a été mis en place. « Je me concentre sur cette dette. Avec les colis je ne dépense pratiquement rien pour manger. Ce sont des produits qui permettent une alimentation saine. Je fais même parfois mon pain avec la farine qui est donnée.»  

Toute deux assument le fait de bénéficier d’une aide alimentaire. « Être étudiant c’est compliqué ! Je ne me suis pas sentie mal à l’aise, et les gens sont très gentils, le contact est vraiment facile », commente Lydia. 

Une solidarité qui dépasse l’aide alimentaire

Les occasions de contacts ne se limitent pas à la distribution des colis. Il y a en premier lieu la rencontre pour établir le dossier de bénéficiaire. Chaque jeune est reçu seul par deux bénévoles. Ils prennent le temps de détecter les autres besoins en matière administrative, de santé, parfois de matériel informatique. Le fait d’échanger posément est essentiel, comme pour cette jeune étudiante chinoise qui avouera, émue, n’avoir parlé à personne depuis trois semaines.
Plusieurs bénévoles s’attachent à rappeler au téléphone ou rencontre à nouveau directement les jeunes en difficulté pour les accompagner dans leurs démarches, les mettre en relation avec des soutiens psychologiques ou encore diffuser le contact d’un professeur de yoga qui propose des cours en visio gratuits, voire faire le lien entre une association qui recherche des bénévoles pour réaliser un accueil… Les exemples se multiplient d’actions solidaires. Et rien n’est jamais figé. L’une des bénéficiaires, qui a décroché un emploi, a aussitôt contacté l’antenne montreuilloise pour rejoindre l’équipe des bénévoles. Bienvenue, il y a l’été à préparer !

 
 
 

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