Congrès 2019 : Le rapport moral (extrait) par Danielle Boutoute

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Pour mon dernier rapport moral, en accord avec les secrétaires départementaux, j’ai choisi de témoigner de l’évolution de notre fédération depuis 10 ans : créations et développement des structures, évolutions de nos actions, de nos ressources, évolution du bénévolat, professionnalisation de l’association.

Mais je ne peux pas commencer ce rapport sans évoquer la disparition, le 29 avril, de Julien Lauprêtre, notre président. Je souhaite aussi rendre hommage à notre partenaire de l’association El Karamat de Mauritanie, Fatma   Ben Abdallah décédée fin février.

Depuis notre congrès de 2017, le fait marquant pour notre fédération est l’achat de locaux pour le siège de la fédération séparant ainsi l’antenne de Rouen du siège de la fédération et permettant aux salariés et bénévoles de travailler dans de meilleures conditions.

1 – Le développement de l’association

Nos  structures

En 2009 la fédération comprenait 9 comités (Bolbec, Dieppe, Fécamp, Harfleur, Le Havre, Mt St Aignan, Oissel, Petit-Quevilly, Sotteville) et 6 antennes (Darnétal, Gonfreville, Le Tréport, Montivilliers, Rouen, St Etienne du Rouen).

Dans le respect d’une des orientations du Secours populaire, nous avons étendu notre audience dans les « zones blanches », territoires où des besoins existent et où notre association n’est pas présente.

C’est ainsi que le siège de la fédération a créé une antenne à Yvetot, au Trait, à Gournay, à Elbeuf et le comité du Havre une antenne étudiante à l’IUT de Caucriauville.

Si les antennes d’Elbeuf, de Caucriauville et de Gournay se sont développées depuis leur création, celles d’Yvetot et du Trait ont des difficultés de fonctionnement en l’absence d’une équipe de bénévoles.

Nous connaissons l’engagement et le travail que représente la gestion d’une structure, merci à tous ceux et à toutes celles qui ont accepté cette responsabilité.

 

Notre professionnalisation

En 2011, la commission européenne oblige le Secours populaire à utiliser un outil informatique pour le suivi des stocks du FEAD et l’établissement d’une comptabilité matière. C’est ainsi qu’Atrium est né et s’est développé.  :

– Pop Stock, pour le suivi des stocks alimentaires

– Pop accueil pour le suivi des personnes aidées,

– Pop ami pour la gestion des bénévoles,

– Pop alerte, Pop formulaire, Pop compta, Pop formation, Pop médiathèque et bientôt Pop actions.

En fonction des missions des bénévoles nous accordons des accès aux différents « Pop ».

En 10 ans nous avons développé nos moyens de communication, à l’interne, les nouvelles 76, le sol en Seine et à l’externe, le site internet, la communication par les réseaux sociaux …

 

2 – Notre fonctionnement

Nous sommes la seule association de solidarité à avoir un fonctionnement décentralisé

– nous permettant une autonomie d’actions dans le respect des valeurs et des orientations du Secours populaire,

– obligeant le siège de la fédération et les comités à trouver leurs ressources financières.

 

Nos partenaires financiers

Nos donateurs :

– En 2009 : 1 821 donateurs

– En 2018 : 2 450 donateurs

Le don moyen a diminué :

– En 2009 : 65,24€,

– En 2018 : 60,13€

 

Nos instances, nos commissions de travail

Le rôle du secrétaire général et des secrétaires départementaux est de fédérer l’ensemble des structures.

L’instance de décision de la fédération est le comité départemental

Les commissions de travail ouverte à tous les bénévoles:

– Solidarité France,

– Solidarité monde  et copain du Monde,

– Les vacances,

– Les JOV,

– Communication,

– Vie des instances ou vie de l’association

 

3 – Qui sont les personnes que nous aidons ?

Trois indicateurs nous permettent d’appréhender la situation des personnes que nous aidons :

– Le taux de pauvreté,

– Le nombre de chômeurs

– Le nombre de bénéficiaires des minimas sociaux.

 

Le taux de pauvreté

En France comme en Seine Maritime, 14% de la population en dessous de ce seuil

Ce taux atteint 20% pour les villes de Le Havre, Fécamp, Petit Quevilly, Le Tréport et Oissel.

 

Le nombre de chômeurs

Dans l’ensemble de nos structures, 13,93% des personnes aidées sont des chômeurs, plus de la moitié sont des femmes et 2,15% des personnes que nous aidons sont des salariés.

 

Les minimas sociaux

En Seine-Maritime 46 934 personnes sont allocataires du RSA.

Quelques chiffres sur notre fédération :

–  39 % des personnes aidées sont des enfants de moins de 18 ans

– 45 % des personnes accueillies sont seules, dont 14 % sont des jeunes entre 18 et 25 ans.

– 26 % des familles aidées sont des familles monoparentales, sauf exception ce sont des femmes seules avec des enfants.

 

4 – Nos orientations, nos missions, nos actions.

Nos orientations c’est d’abord le respect, pour les comités, de nos 6 campagnes qui se déroulent toute l’année tous les 2 mois. Pour rappel, à partir de janvier c’est la campagne du don’action pour collecter pour notre fonctionnement, puis vient la campagne de la solidarité mondiale pour soutenir les projets de nos partenaires, de mai à août ce sont les campagnes vacances et JOV (Journée des Oubliés des Vacances), en septembre la campagne pauvreté précarité et pour finir l’année, la campagne des pères noëls verts.

A chaque campagne nous sollicitons nos donateurs et nous communiquons sur ce que nous faisons

Notre principale mission est une solidarité, généraliste, ici et dans le monde.

Ici, au plus près des personnes en difficulté de notre département, mais aussi dans le monde avec des associations partenaires.

 

Au plus près

Toute personne qui pousse la porte d’une structure du Secours populaire, doit être accueillie avec le sourire, écoutée avec bienveillance, sans jugement et aidée sans prise en compte d’un barème.

Notre principale mission est la solidarité, mais au-delà de toutes les actions que nous développons et qui sont rappelées dans le rapport d’activité, notre objectif est de permettre aux personnes aidées de retrouver leur dignité, le goût de vivre, bref de sortir de leur situation d’exclus de la société. Au Secours populaire, l’aide alimentaire est une porte d’entrée pour un accompagnement fondamental et une mission sociale qui dépasse une simple « aide ». C’est ambitieux, c’est souvent difficile, mais c’est ce qui nous permet de refuser l’assistanat des personnes accueillies.

Une autre de nos missions, est d’offrir aux enfants l’espoir d’un avenir meilleur en aidant les parents au plan matériel en accompagnant leurs enfants par de l’aide aux devoirs, des sorties, des vacances pour être comme les autres. Leur proposer de devenir copain du monde c’est leur permettre d’être des acteurs de la solidarité et faire d’eux des citoyens à part entière.

6 structures ont des clubs « copain du Monde » : 2 à Harfleur, 1 au Havre, 1 à Oissel, 1 à Petit Quevilly, 1 à Sotteville et 1 à Rouen.

 

Dans le monde.

La solidarité que nous menons à l’étranger n’est pas toujours bien connue des bénévoles, malgré les efforts de communication de la commission monde.

Niger : Dès 2007 avec la fédération des Yvelines nous avons commencé notre collaboration avec l’association HED Tamat : construction de 100 puits : puits villageois, puits pastoraux, puits maraîchers.

Mauritanie: Depuis nous avons continué à travailler avec HED Tamat en soutenant des projets liés aux écoles et à la scolarisation. C’est donc tout naturellement que se sont créés des liens entre des enfants du Niger et les enfants copain du monde du département.

Après avoir mis fin à notre partenariat avec le Nicaragua et l’Inde, nous avons développé, avec d’autres fédérations un partenariat avec El Karamat pour, dans un premier temps, lutter contre les excisions et les mariages précoces. Nous avons ensuite aidé l’association à développer le maraîchage et l’élevage pour lutter contre l’insécurité alimentaire, notre fédération a financé 11 villages (50 femmes concernées par village). Avec le décès de Fatma, nos projets avec la Mauritanie sont momentanément suspendus.

C’est ce qui nous a incités à participer à d’autres projets en 2019 ; ainsi en collaboration avec la fédération de Paris, le comité départemental s’est engagé pour deux projets : Russie et Serbie. En Russie il s’agit d’une participation au financement d’un centre d’hébergement pour sans-abris à Saint-Petersburg et en Serbie à Belgrade, aide au financement de formations pour jeunes Rom vivant dans la rue.

Je ne peux pas terminer ce rapport moral sans évoquer les bénévoles, Julien Lauprêtre aimait à rappeler : « il n’y a pas de petits et de grands bénévoles. »

Nous avons besoin de tous  !

Pour assurer toutes nos missions, pour nous aider à organiser nos actions, assurer la bonne gestion de la fédération, nous sommes aidés par nos 6 salariés, des salariés en mécénat de compétence, des services civiques, des stagiaires ….

Merci à tous et à toutes pour votre engagement.