Copain du Monde

La petite Salomé, prête pour le Don’actions

Mis à jour le par Olivier Vilain
En dehors de l'école et des loisirs de son âge, Salomé participe au Don’actions avec Copain du Monde pour donner les moyens au Secours populaire de diffuser la solidarité alors qu'avec la forte hausse des prix, « il faudra collecter plus d’argent ».

Collégienne gaie et engagée, Salomé a deux passions : les mangas, ces bandes dessinées d’aventure d’origine japonaise, et la solidarité. A la fin de l’école primaire, elle est devenue membre d’un club « Copain du Monde » à Rennes, la ville où elle a vu le jour. Elle participe à la campagne du Don’actions pour donner les moyens au Secours populaire de mener ses actions de solidarité, à un moment où avec la forte hausse des prix, « il faudra collecter plus d’argent ».

« J’avais envie depuis longtemps de faire partie d’une association. Et un mouvement d’enfants je trouve que ça donne de l’espoir, cela indique que le bénévolat n’est pas prêt de s’arrêter », raisonne la jeune fille de 12 ans, qui parle avec une grande aisance et beaucoup de profondeur. Pour elle, la classe de 5e c’est facile, c’est « des révisions de la 6e, il y a peu de stress ». Un jour, pendant sa classe de CM 1, l’animatrice du club « Copain du Monde », Élise, est venue dans l’école de Salomé et a proposé de collecter pour les Pères Noël verts.

« Ça m’a tout de suite plu. Le soir même, j’étais sur le site du Secours populaire. J’ai envoyé un message disant que je voulais m’inscrire à Copain du Monde. Le problème, c’est que sans m’en rendre compte je l’avais envoyé au club de Paris. Du coup, cela a pris du temps pour que celui de Rennes me réponde », rigole Salomé.

Une collégienne qui aime « aider les autres »

A la réflexion, devenir bénévole répond à sa sensibilité ouverte sur le monde qui l’entoure. « Je trouve que dans mon quartier il y a beaucoup de personnes sans domicile et j’ai toujours vu mon père, avocat, et ma mère, professeure, ne pas rester indifférents aux personnes en difficulté. On en parle en famille. Depuis toute petite, ça a attiré mon attention. » La collégienne qui aime « aider les autres », avance aussi une autre raison. « Je n’avais pas une super classe, je ne m’y sentais pas très bien. J’avais envie de rencontrer de nouvelles personnes, plein. »

Son club compte « beaucoup d’enfants », avec les adultes, cela s’élève à une quarantaine de personnes. « On communique en permanence sur deux groupes de discussions Whatsapp ». Une messagerie instantanée, qui permet d’échanger par Internet des messages de type SMS, mais aussi des fichiers vidéo ou audio. L’un est utilisé pour organiser les réunions, l’agenda du groupe. L’autre est réservé aux jeunes, « on y parle entre nous, c’est sympa, on se connait assez bien à force ».

Salomé s'implique dans le mouvement Copain du Monde depuis plus de deux ans. Elle participe notamment à des collectes pour le Don'actions et pour les Pères Noël verts.
Salomé s’implique dans le mouvement Copain du Monde depuis plus de deux ans. Elle participe notamment à des collectes pour le Don’actions et pour les Pères Noël verts. (Photo: Daniel Codazzi)

En ce moment, ils se focalisent sur le Don’actions, la campagne nationale de collecte du Secours populaire. Cette dernière est d’autant plus nécessaire avec l’envolée des prix qui amène toujours plus de personnes à franchir les portes du Secours populaire. Elles ont été plus de 3 millions l’année dernière. Cette collecte nationale est aussi importante cette année car l’association est elle aussi frappée par l’augmentation des coûts de l’énergie et de l’alimentation, avec parfois des envolées sans aucun rapport avec les coûts habituels.

« J’y ai déjà participé les années précédentes. Après une réunion de préparation, nous sommes allées collecter dans la rue. C’était sympa, les gens étaient très à l’écoute et c’était agréable de leur raconter nos projets de solidarité » :  les sorties que les enfants vont faire avec les personnes aidées, l’achat de chocolats pour la chasse aux œufs du printemps prochain… Via Internet, les enfants entretiennent aussi une correspondance avec de jeunes Palestiniens de leur âge qui apprennent le français. « On découvre comment est la vie là-bas. »

« Je ne suis pas timide du tout, donc ça m’a plu »

Cette année encore, le programme est bien chargé, entre la préparation d’une sortie au zoo, une autre dans un parc d’attractions… Ce n’est pas l’ambition qui manque : les enfants sont en train d’écrire « de A à Z une pièce de théâtre pour sensibiliser sur l’écologie », qu’ils joueront devant les bénévoles d’Ille-et-Vilaine. « On souhaite la filmer pour la diffuser dans les écoles afin de faire connaitre Copain du Monde. » Les idées ne manquent pas.

« Le Don’actions apporte une partie de l’argent nécessaire à ces différentes activitésJ’ai entendu autour de moi que les prix ont beaucoup augmenté, il faudra qu’on collecte plus d’argent cette année », réfléchit Salomé. Pour proposer les tickets-dons de la campagne de collecte, les enfants étaient répartis en binômes dans le centre-ville de Rennes. Preuve de sa confiance en elle, c’était elle qui abordait les passants, sa copine se chargeant d’expliquer les « Copain du Monde », les projets, la campagne… « Je suis assez à l’aise donc ça m’a plu, je ne suis pas timide du tout. »

La collégienne a aussi son univers bien à elle, dans lequel la lecture des mangas et la pratique du dessin ont une place importante.

La collégienne a aussi son univers bien à elle, dans lequel la lecture des mangas et la pratique du dessin ont une place importante.

(Photo : Pascal Montary)

La collégienne au grand cœur est impatiente de recommencer après la campagne des Pères Noël verts où elle a collecté avec ses ami.e.s des jouets dans les écoles, avant de les apporter au centre social. « Nous étions là quand les familles choisissaient les cadeaux qu’elles voulaient faire. On les conseillait en fonction de l’âge des enfants. » Mais avec une règle : les garçons et les filles peuvent jouer aux mêmes jeux. « On ne veut pas les enfermer dans des stéréotypes », le camion de pompiers pour les premiers et les poupées pour les secondes.

La campagne de Noël a toujours un goût particulier pour Salomé : elle lui rappelle le moment où elle a découvert Copain du Monde, grâce à Elise, son animatrice locale. Sa mère Gaëlle se réjouit de cette rencontre : « Les enfants se perçoivent toujours trop petits pour changer les choses ; et là, ils ont, comme Salomé, pour s’investir une possibilité formidable ! »

Si elle aime ses ami.e.s du club d’enfants, Salomé a aussi le goût des vacances, « quand on n’a pas école l’été, car on a beaucoup de temps libre ». Elle en profite pour lire « beaucoup de mangas d’aventure, surtout avec du fantastique ». Cet univers graphique, venu du Japon, est l’autre passion de Salomé. Inspirée par ses lectures, elle dessiner sur ses carnets, où d’un personnage à l’autre, la jeune fille laisse libre cours à son imagination. Elle apprécie aussi cette période sans les contraintes de l’école pour les moments en famille, surtout avec ses cousins qu’elle aimerait voir plus souvent.

Son rêve ? Participer au Village «Copain du Monde»

En août dernier, elle a participé avec les autres « Copain du Monde » au 30e anniversaire du mouvement. Pendant quatre jours, plusieurs centaines d’enfants ont séjourné à Disneyland Paris pour s’amuser, bien sûr, mais aussi réfléchir à leurs actions de solidarité et découvrir les réalisations que leurs ami.e.s ont entreprises, ailleurs en France ou à l’étranger. Elle a adoré !

Pour l’été prochain, le rêve de Salomé serait de participer enfin à un Village « Copain du Monde ». « On rencontre des nouvelles personnes, venant de pays différents. Les plus grands m’ont dit que c’était génial. » Elle pourra y aller avec sa petite sœur Roxane, 8 ans, qui est devenue elle aussi membre de « Copain du Monde » pour partager encore plus de temps avec sa grande sœur.

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