Les antennes étudiantes

Le Secours populaire part du constat que la jeunesse universitaire, longtemps considérée comme privilégiée est de plus en plus exposée à la précarité. Depuis 2009, une dizaine d’antennes se sont ouvertes dans les universités ou à proximité afin de répondre aux besoins spécifiques des jeunes.

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Le temps consacré aux révisions est précieux pour la réussite aux examens. Or, près de la moitié des étudiants sont contraints de sacrifier ce temps à la nécessité de gagner leur vie.
Eric Facon / Signatures

Plus d’un jeune (18-24 ans) sur quatre est pauvre et vit avec moins de 900 euros par mois. Et la situation va en s’aggravant. Cela touche également les étudiants qui seraient plus de 100 000 à vivre en-dessous du seuil de pauvreté, avec des ressources inférieures à 650 euros par mois*. Ces jeunes sombrent dans la pauvreté, suite à une rupture familiale, des retards dans le versement de bourses, l’arrivée d’un enfant, etc. Ils rencontrent alors des difficultés financières, alimentaires, de santé. La plupart des étudiants traversent une précarité temporaire, et peuvent espérer un avenir meilleur une fois diplômés. Mais, encore faut-il que la précarité ne les empêche pas de finir leurs études.

Face à ce constat, le Secours populaire français a ouvert depuis 2009 près d’une dizaine d’antennes au sein ou à proximité immédiate des universités : Lille (Lille-I à Villeneuve-d’Ascq), Paris (Saint-Michel et Université Paris VI) et sa banlieue (Institut Régional du Travail Social de Neuilly sur Marne), Clermont-Ferrand (« la Fringale » au cœur du quartier des universités), Albi (Université Champollion), Limoges (Faculté des Sciences de Limoges), Nîmes, Lorient... Ce sont des espaces qui leur sont entièrement dédiés. Une nécessité car les jeunes n’ont pas le réflexe d’aller pousser la porte de nos permanences d’accueil, de solidarité et relais-santé.

Aide alimentaire, écoute, médiation et orientation sont proposées pour répondre aux besoins des étudiants les plus précaires. Certaines antennes mettent à disposition des étudiants une épicerie solidaire. D’autres proposent divers soutiens : aide alimentaire, vestimentaire, soutien matériel pour la réussite des études (matériel informatique, coup de pouce à la rentrée pour acheter les ouvrages universitaires et les fournitures scolaires), des conseils et une orientation en lien avec les autres structures sociales (CROUS, CAF…), un accompagnement pour l’accès aux soins, des places de spectacle et de cinéma, des aides au départ en vacances…

Au total, chaque année, le SPF apporte un soutien à 30 000 étudiants. Le nombre d’étudiants qui vient demander de l’aide dans ces antennes ne cessent d’augmenter. Ainsi, à Lille, où la première antenne a été ouverte en septembre 2009, 500 étudiants reçoivent désormais une aide alimentaire mensuelle.

Les antennes étudiantes ont également vocation à être des lieux de mobilisation de jeunes bénévoles qui souhaitent agir contre la précarité et l’exclusion.

* Sources : Unef, lmde, l'OVE (Observatoire de la vie étudiante)

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