Accompagner
Comité de Givet

En plus de l’aide alimentaire, notre Comité de Givet FNEG offre un accompagnement aux jeunes en leur proposant du travail. Une façon de mettre ou de remettre le pied à l’étrier quand les autres portes restent fermées. Rencontre avec deux d’entre elles. Ils sont plus fragiles, privés du revenu de solidarité active. Les petits boulots ont été rançonnés et les stages quasi révoqués. C’est compliqué pour les moins de 26 ans de commencer ou d’avancer dans la vie professionnelle en ce moment.
Au Secours populaire de Givet, les bénévoles en font l’amer constat. Et tentent de répondre aux besoins de certains grâce au volet accompagnement. « Des jeunes me contactent ou toquent à la porte car ils n’entrent pas dans les cases de l’administration », regrette Jean-Noël Pratz, secrétaire général de l’association.
Des stagiaires accueillis
Au sein de l’antenne givetoise, un ou deux stagiaires sont accueillis chaque mois, une bonne manière de leur remettre le pied à l’étrier. Depuis trois ans, Jean-Noël Pratz recense une centaine de jeunes accueillis. « Des profils bac, on n’en a eu que trois depuis le début. Sinon, on rencontre surtout des profils moins autonomes », liste-t-il.
Les deux jeunes femmes accueillies en ce moment au sein de la structure font partie de la première catégorie. Hélène Lévêque a 24 ans. Après son BTS analyses agricoles biologiques et biotechnologiques obtenu en 2016, elle n’a pas pu trouver de travail dans son domaine, excepté des missions d’intérim. « Je recherchais une première expérience mais les employeurs refusaient ma candidature parce que je n’avais pas d’expérience… »
« Être ici ça me redonne confiance en moi »
Un engrenage et une période d’inactivité qui dure jusqu’à ce qu’elle s’intéresse aux offres de service civique proposées sur le site du gouvernement. « Je me suis présentée au Secours populaire pour postuler. J’ai commencé mon service civique ici il y a deux mois. » Dans l’ancien Lidl, dans la zone de Mon Bijou, elle vérifie l’état des articles arrivés sous forme de dons, s’occupe de la mise en rayon des produits et entreprend de renseigner les clients du magasin.
«On constate une montée de la précarité»
« On constate une réelle montée de la précarité et une baisse des dons. On fait des dossiers d’accueil toutes les semaines avec de nouvelles familles… et les anciennes restent », expose Jean-Noël Pratz, secrétaire général du Secours populaire de Givet. En 2016, 40 familles étaient accompagnées par l’association. « Aujourd’hui, il y en a une centaine. »
Les bénéficiaires sont de plus en plus des travailleurs pauvres, en CDI, mais disposant d’un petit salaire.
Une reprise d’activité forcément bénéfique. « Cette expérience m’a permis de reprendre une façon de vivre avec des horaires et de rompre avec l’isolement. Être ici, ça m’ouvre aux autres et ça me redonne confiance en moi », assure la jeune femme de Fromelennes. Cette assurance pourrait se matérialiser dès septembre avec une reprise d’études. « J’aimerais faire une licence professionnelle dans la qualité. Dans un laboratoire, là où j’aimerais exercer, le travail en équipe est important et c’est exactement ce qu’on a ici. »
« Médiatrice sociale dans le quartier »
Angie Stawiarski a rejoint l’équipe en mars, en stage. L’associatif est pourtant loin de son domaine de prédilection. « Les jeunes qu’on accueille sont très rarement intéressés par le domaine social, confirme Jean-Noël Pratz. Mais ce qui nous intéresse c’est leur motivation et leur état d’esprit, qu’importe le niveau. » La jeune femme, âgée de 19 ans, se destine à devenir auxiliaire vétérinaire. « Mais l’école dans laquelle je souhaite étudier me demandait de trouver un employeur pour y entrer en alternance. Avec le covid, personne n’a voulu m’embaucher donc je me suis retrouvée bloquée, explique-t-elle. Je ne voulais pas rester à rien faire donc je me suis tournée vers la mission locale car il n’y a pas énormément de structures qui sont là pour aider les jeunes. » Grâce à la garantie jeunes, elle effectue quelques stages. Et finit par se tourner vers le Secours populaire. « J’aime bien le domaine associatif car cela n’a rien à voir à ce que j’ai envie de faire », rigole-t-elle.
Et la Givetoise va prolonger l’aventure en signant pour un service civique. « Je vais avoir un rôle de médiatrice sociale dans le quartier. Je vais aller à la rencontre des gens et recueillir leurs avis. Les jeunes n’ont pas le réflexe de venir ici. Le fait que je sois du quartier et que je connaisse les gens pourrait faciliter les relations. »