Claudine Albouy : le Secours Populaire, c’est une grande famille

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Claudine Albouy

Article paru dans le journal Le Tarn Libre, https://www.letarnlibre.com/claudine-albouy-le-secours-populaire-cest-une-grande-famille/

Le 7 octobre, à l’occasion du congrès annuel de la Fédération du Secours Populaire du Tarn à Albi, Claudine Albouy, ancienne secrétaire générale de la Fédération, a été décorée des insignes de chevalier dans l’Ordre National du Mérite.

Vous avez été décorée des insignes de chevalier dans l’ordre national du Mérite par Thierry Robert, secrétaire et directeur national du Secours Populaire Français. Votre réaction ?
C’est une très grande fierté de recevoir cette distinction. Je partage cette médaille avec toute ma famille et tous les bénévoles qui ont travaillé avec moi. Je suis fière parce que mes parents m’ont donné une éducation et ils m’ont inculqué des valeurs de partage, de solidarité et d’entraide qui ont contribué à faire de moi la femme que je suis devenue.

Pourquoi avoir choisi le Secours Populaire ?
Le Secours Populaire, c’est une association qui vient du peuple où l’on accueille inconditionnellement tout le monde, les enfants, les étudiants, les adultes, quelle que soit la couleur de peau, la religion et les opinions politiques. C’est le sens de sa devise « Tout ce qui est humain est nôtre ». C’est aussi une association qui œuvre au plus près des personnes en difficulté. Le Secours Populaire, c’est une grande famille au sein de laquelle j’ai appris qu’être à l’écoute des autres peut vous rapporter beaucoup plus que ce que l’on donne.

Comment l’avez-vous connu ?
Le première fois que j’ai mis les pieds au Secours Populaire c’était à Carmaux dans les années 1985 pour amener des jouets. Mais j’en avais entendu parler depuis toute petite. Mes parents étaient des réfugiés espagnols qui ont fui le Franquisme. Ils n’étaient pas très fortunés et c’est grâce aux associations caritatives qu’ils ont pu s’en sortir. J’ai retrouvé le Secours Populaire quand je suis revenue à Castres en 1991. C’était un tout petit local et il y avait des cartons partout. J’ai proposé à la responsable, Lucette Jimenez, de devenir bénévole. Je l’ai rencontrée le mercredi et le samedi je participais à ma première collecte dans un magasin.

Quel était votre rôle ?
J’ai été chargée de la campagne des Vacances. Il s’agissait de faire partir des enfants de familles défavorisées, majoritairement issus de la région parisienne, en vacances en colonie ou chez des familles d’accueil dans le Tarn. J’arpentais la campagne pour enquêter sur les familles accueillantes et vérifier que les enfants seraient accueillis dans de bonnes conditions. Il fallait aussi s’occuper des collectes, des distributions et des activités habituelles.

Vous avez rapidement endossé des responsabilités ?
J’ai intégré le bureau du Comité de Castres en 1993. La responsable de Castres m’a invitée à une réunion du Comité départemental et j’ai intégré le secrétariat départemental du Secours Populaire. Ils m’ont embauchée à la Fédération départementale en 1995 en contrat CES à mi-temps. Puis j’ai été élue secrétaire générale de la Fédération en charge de gérer toutes les équipes sur le département et le développement des actions de l’association. Quand je me suis retrouvée pour la première fois dans le bureau de mon prédécesseur, je me suis dit : qu’est-ce que je vais faire ? J’étais perdue. Heureusement que j’avais une équipe de bénévoles pour m’accompagner, mais il m’a fallu deux bonnes années pour m’organiser.

Comment avez-vous vécu cette promotion ?
Au début, les anciens avaient du mal à me faire confiance. A cela s’ajoute la difficulté à gérer des bénévoles et la nécessité de trouver des partenaires et de monter des dossiers. Au fil des ans, la palette de nos actions s’est élargie. Maintenant, on donne des coups de pouce pour le paiement de factures comme l’électricité ou le loyer. Le volet vacances a été étendu aux familles. On aide également pour le financement de licences sportives pour les jeunes… On a besoin de plus de bénévoles qui prennent des responsabilités et c’est difficile à trouver. La recherche de fonds et de partenaires c’est également essentiel. De 1995 à mon départ à la retraire en 2020, la vie n’a pas été un long fleuve tranquille, mais ça me plaisait.

Parmi toutes les actions que vous avez initiées, quelle est celle que vous retenez ?
J’ai œuvré à la mise en place d’une antenne du Secours Populaire au sein de l’université Jean-François Champollion à Albi il y a 12 ou 13 ans. L’objectif était d’aider les étudiants à pouvoir manger à leur faim. La mise en place de cette antenne a pris trois ans, après avoir rencontré beaucoup de problèmes On a démarré avec dix bénéficiaires, le plus souvent des étudiants étrangers qui n’avaient pas droit aux bourses d’études ou en attente de les percevoir. Aujourd’hui, nous aidons plus de 80 étudiants. Au départ les gens viennent au Secours Populaire pour l’alimentaire, mais quand vous discutez avec les personnes vous vous apercevez qu’elles ont besoin d’autres choses et qu’on peut les aider autrement.