Le Secours populaire au cœur du bien manger

Et si la première des inégalités se trouvait dans notre assiette? Se nourrir sainement, avoir accès à des produits frais, de qualité a un coût. Un coût qu’il est difficile et souvent impossible d’assumer pour des personnes seules ou des familles en difficulté que nous aidons.

Notre baromètre Ipsos/Secours populaire a montré en 2023 que 32% des Français avaient des difficultés à se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. Il est établi que la prévalence du surpoids et de l’obésité, dans les pays développés, est plus élevée dans les milieux les moins favorisés.

La pauvreté et la précarité ont des impacts directs sur les comportements alimentaires. On saute des repas. On se nourrit de produits bon marché, plus gras et sucrés. Les enfants dès leur plus jeune âge en souffrent.

Cette réalité, nous la vivons dans nos permanences d’accueil et lors de nos distributions alimentaires, largement constituées d’aliments de base, de conserves. 

Comment agir pour faire bouger les choses?

Nous avions déjà mis en place une série d’actions ponctuelles: achat de produits frais, ateliers de cuisine, cours de nutrition. Dans d’autres régions, le Secours populaire soutient des jardins solidaires.

Depuis deux ans, nous avons accompli un saut quantitatif grâce au Programme Mieux Manger pour tous (MMPT). Ce programme gouvernemental octroie des subventions aux associations luttant contre la précarité alimentaire et qui aident 4 millions de personnes. Il vise à fournir une alimentation saine, via des producteurs locaux.

Septembre 2023, nous avons lancé notre premier marché Pop, à Mormant, pour 180 familles : poulets, légumes frais, oeufs miel garnissaient les étals, à des prix très modiques. En 2024, nous avons distribué, au total, 71 tonnes et demi de produits quasi-exclusivement frais et en très grande partie bios ou sous label EGalim (régissant notamment la provenance et la qualité des denrées) et venant de producteurs locaux.

Fruits, légumes, œufs et produits laitiers sont venus ainsi enrichir nos distributions dans nos 22 structures. Les financements que nous avons reçus (part reversée par le Secours populaire national et subvention de la Direction départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités, la DDETS) ont représenté quelque 190 000 euros.

Pour les familles que nous aidons, cet apport a été accueilli avec beaucoup d’enthousiasme. “Cela m’aide énormément”, explique une maman solo de cinq enfants, accompagnée par l’antenne de Melun. “Les enfants ont des œufs, des yaourts, des pommes de terre, des oignons, du lait. Cela nous permet de préparer des repas relativement équilibrés”. 

Narjes, une personne aidée à Villeparisis, devenue bénévole, explique avoir pu “rajouter un équilibre alimentaire sur ma table”. “J’ai eu des oignons, des pommes de terre, des céleris-rave, des poireaux, des œufs, des yaourts aussi, dont j’étais ravie de l’état de fraîcheur”.

Nous avons travaillé avec des dizaines de producteurs locaux, dans les zones rurales, comme dans la région de Nemours, avec un riche tissu d’agriculteurs, comme dans les zones péri-urbaines. Exemple avec la ferme de Saint-Thibault-des-Vignes qui a livré des yaourts notamment à notre antenne locale de Bussy-Saint-Georges. “En plus d’aider ceux qui en ont besoin, le Secours populaire soutient aussi les producteurs locaux en favorisant les circuits courts”, ont expliqué leurs responsables, ravis de travailler avec notre association.

Ce programme MMPT est reconduit sur les mêmes bases pour notre Fédération en 2025. Nous en sommes heureux! Sans perdre de vue que, pour le Secours populaire,  l’aide alimentaire est une première approche. Le but est d’aider globalement les familles, leur permettre d’accéder à tous leurs droits, et à sortir de la précarité.