SPF54 : Plus de 50% d’accueillis en plus sur le département

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Interview France-Bleu sud-Lorraine du 14/05/20

Depuis l’apparition de l’épidémie de coronavirus, le Secours Populaire vient en aide à 45% de personnes en plus au plan national. Une crise qui s’ajoute à la crise et le constat est encore plus préoccupant en Meurthe-et-Moselle, selon Philippe Gilain, secrétaire départemental de l’association, invité de France Bleu Lorraine ce jeudi matin.

« Depuis mi-avril, c’est fragrant. On a une augmentation très importante », explique-t-il. « A Nancy, nous sommes à plus de 50%. Cela représente plus de 3100 personnes aux lieu de 2200-2300 qu’on attendait. Un autre exemple, sur le secteur de Dombasle, on recevait 26-27 familles au mois de janvier et là, on est presque à 45 familles. »

Qui sont ces personnes que le Secours Populaire ne connaissait pas jusqu’alors ? « Des étudiants qui ne sont pas rentrés chez eux, des gens qui le premier mois vivaient sur ce qu’ils avaient, des personnes qui se sont retrouvées sans emploi, je pense aux personnes précaires, aux intérimaires et puis d’autres personnes qui nous sont envoyées par les CCAS [Centres communaux d’action sociales] des différentes communes du département. » 

Education populaire et dignité

Le confinement a aussi privé l’association de rentrées financières. Vestiaires fermés, plus de braderies ou autres actions : ce sont 40.000 euros que le Secours Populaire n’a pas pu collecter en deux mois.  

« L’aide alimentaire est une porte d’entrée au Secours Populaire mais notre but, c’est d’apporter une éducation populaire c’est-à-dire aider les gens à retrouver par la dignité un certain nombre d’activités auxquelles ils n’ont plus accès. Je pense aux vacances, à la santé, au droit », souligne Philippe Gilain. « Tout cela demande des investissements financiers. Ces deux mois sans recette vont nous mettre en difficulté. »

Mais la période a été aussi source de solidarité« On a lancé un appel. Nous avons eu beaucoup de bénévoles qui sont venus nous aider. On a eu aussi beaucoup de dons de particuliers, d’entreprises mais surtout de particuliers. Cet argent va combler les deux tiers de ce que l’on a perdu en deux mois. » 

Incertitudes sur la Journée des oubliés des vacances

Quant à la Journée des oubliés des vacances qui fait tant d’heureux chaque été, pas sûr qu’elle ait lieu. Elle est programmée le 26 août au parc de Sainte-Croix pour cinq départements du Grand Est, dont la Meurthe-et-Moselle.   

« On ne sait si cela va pouvoir se faire, offrir aux gamins cette journée exceptionnelle qui leur permet au moins de dire quand ils rentrent à l’école et qu’ils discutent avec leurs petits copains : j’ai été une journée en vacances », s’inquiète Philippe Gilain. « Ça va dépendre des pouvoirs publics. »