Retour sur l’Urgence en Indonésie

Malheureusement habituée des catastrophes naturelles du fait de sa situation géotectonique, l’Indonésie a vécu une année 2018 particulièrement dramatique : après le séisme de Lombok (à l'est de Bali) en août, Palu (dans les Célèbes) a subi un très violent séisme suivi d’une liquéfaction des terres le 28 septembre. Enfin, un tsunami volcanique a frappé les rives du détroit de la Sonde entre les côtes de Java et Sumatra le 23 décembre.

Des centaines de personnes ont perdu la vie et les blessés se comptent encore par milliers. Les dégâts matériels ont été considérables : infrastructures, écoles et logements anéantis, villages entiers engloutis lors de l’épisode de liquéfaction des terres, arrêt de l’alimentation en eau et en énergie. Plus de 600 000 personnes auraient été impactées par ces événements.

Afin d’agir le plus rapidement possible, le Secours populaire français a débloqué des fonds d’urgence à trois reprises et s’est appuyé sur son expérience en matière d’urgence ainsi que celle de ses partenaires locaux.

Un réseau « Sud-est asiatique » réactif et expérimenté

Le réseau « sud-est asiatique » du Secours populaire français est coordonné par l’association philippine Mirasol Outreach Fondation Inc. et composé d’associations venues des Philippines, du Japon, du Népal et d'Indonésie. Son action repose sur une écoute attentive et une évaluation des besoins prioritaires de la population sur le terrain.

Dans un premier temps, des aides d’urgence ont été mises en place : distribution alimentaire, d’eau potable, de kits d’hygiène, et de matériel de mise à l’abri.

Mirasol possède également une expertise dans le filtrage de l’eau qui, loin devant les besoins alimentaires, est une nécessité absolue lors de ce type de catastrophes. Cette expérience permet d’assurer rapidement et durablement la potabilité de l’eau dans les régions sinistrées. Le filtrage de l’eau permet d’empêcher toute propagation du choléra et d’autres maladies que peuvent véhiculer les eaux stagnantes.

Par exemple, 150 kits ont déjà été distribués à Palu et 200 kits à Lombok. Mirasol réalise des démonstrations pour que les personnes sinistrées, souvent des femmes, s’approprient le fonctionnement de l’appareil. A terme et grâce à ces kits, plusieurs dizaines de milliers de personnes pourront retrouver un accès à l’eau potable pour l’alimentation et l’hygiène.

Les soutiens du Fonds de dotation Paris Saint-Germain, de la Fondation JM Bruneau et d’Imestia ont permis d’acheter et d’acheminer cette aide matérielle d’urgence comprenant des colis alimentaires, des filtres à eau, des produits d’hygiène, des lampes-torches et des tentes.

Après l’urgence, l’accès à l’éducation

Après le contact établi lors de la première phase de réponse à l’urgence, le Secours populaire et ses partenaires s’appuient sur les équipes locales et relais mis en place pour poursuivre l’aide et mener un travail de réhabilitation, de reconstruction de l'habitat et des infrastructures. Ces actions de plus long terme devant être menées en confiance avec les autorités locales, le Secours populaire et ses partenaires rencontrent les chefs de villages et maires des villes où ils interviennent.

Alors que la vie a repris peu à peu, les familles ont exprimé le souhait que leurs enfants retrouvent le chemin de l’école. Trois projets de reconstruction d’écoles sont actuellement à l’étude à Palu, Lombok et Java.

Si les autorités indonésiennes donnent le coup de pouce attendu, il se pourrait fort que l’accès à l’éducation soit au cœur des prochaines interventions du Secours populaire français et de ses partenaires en Indonésie.