L’aide soumise à rude épreuve
Hier, le Secours populaire lançait sa campagne Pauvreté précarité pour l’automne, avec, à l’horizon, de gros nuages noirs.
Ici, on se préoccupe assez peu de la dette des États ou de la capacité des banques européennes à tenir le choc de la quasi-faillite grecque. Ici, l’horizon des projets ne dépasse guère une semaine. Et ces projets, se résument souvent à définir comment, avec un revenu de 600 €, on va pouvoir se loger et manger.
Le poignard européen
Ici, on est salle Camille-Claudel, à Dijon. 350 familles sont inscrites pour la distribution de denrées alimentaires du Secours populaire de Côte-d’Or, qui bat son plein, ce matin du 6 septembre. C’est aussi le jour où le Secours populaire lance sa campagne Pauvreté-précarité pour l’automne, et ce n’est pas un lancement en fanfare. Entre les conséquences de l’aggravation générale de la situation économique, et le petit cadeau printanier de la Cours de justice européenne, qui a décidé que le Programme européen d’aide aux plus démunis (Pead) serait amputé de 75 % de son budget en 2012, avant de disparaître totalement en 2013, on cherche en vain une raison de se réjouir. Daniel Codazzi, responsable du Secours populaire, montre un schéma qui vaut toutes les explications. On y voit trois chariots de supermarché : l’un pour 2011 est encore garni. Celui de 2012 est à moitié vide et celui de 2013, totalement. « Il y a une réunion des ministres européens de l’agriculture qui est prévue pour le 19 septembre et au cours de laquelle l’avenir du Pead doit être abordé. C’est notre dernier espoir… », explique-t-il. Si son arrêt de mort est signé, ce bénévole se demande bien ce qu’il aura encore à distribuer dans moins de deux ans. Entre 2009 et 2010, en Côte-d’Or, le nombre de personnes aidées par le Secours Populaire est passé de 4 927 à 6 906…